Louis TIM (alias for) MITELBERG
Poland

(1919 - 2002)
TIM (Polish/French / 1919-2002) Lejzor Louis Mitelberg, who worked as Tim (the first three letters of his surname spelled backwards) was born in Kaluszyn, Poland, in 1919, to Jewish parents. Mitelberg went to Paris to study architecture at the École des Beaux-Arts, but in 1940 was arrested and imprisoned. The following year he managed to flee France and take refuge in England. Returning to France after the war, he assumed the pseudonym Tim and made a name for himself as a satirical cartoonist for publications such as L'Express and Le Monde. In 1967 when President de Gaulle described the Jewish people as "domineering and sure of itself", TIM published a famous cartoon of a skeletal concentration camp inmate in a swaggering pose. In 1984 Tim was accorded a retrospective exhibition at the Musée des Arts Décoratifs in Paris, a rare honour for a cartoonist. But TIM was not only a cartoonist. He illustrated editions of the works of Kafka and Zola, and also made 31 etchings for an edition of La Surmâle by Alfred Jarry. Version impression Envoyer cet article Mittelberg : journaliste et artiste L’histoire de ce demi-siècle passé se lira entre les lignes vibrantes des dessins de Louis Mittelberg, qui perpétua la grandeur des dessins de presse dans l’Humanité, l’Express, le Monde, l’Événement du jeudi, le New York Times, le New Yorker, Time magazine, Newsweek… Il est décédé lundi, à l’hôpital du Val-de-Grâce. Il allait avoir quatre-vingt-trois ans le 23 janvier. Mittelberg était né à Kaluszin, dans une famille juive polonaise. Son premier dessin est publié dans l’hebdomadaire satirique Szpilki. Il a quinze ans. Peu après, il émigre en France, et s’inscrit à l’École des beaux-arts. · l’Humanité c’était Mittel, accompagné de sa femme, Zuca, dessinatrice de contes pour enfants. Sans cesse sur la feuille blanche, jour après jour, il lançait ses traits sans jamais rater sa cible. Chacune de ses ouvres précédées d’une foule d’esquisses. Le résultat était implacable. On ne pouvait soupçonner cette main de fer sous son regard de velours. Un homme doux, timide, modeste… Qui racontait tranquillement son évasion d’un camp de prisonniers en Pologne, comme une simple randonnée pédestre, dans l’enfer, pour rejoindre l’Union soviétique, avec une centaine d’autres compagnons qui avaient pris le large avec lui. Tous furent internés, avant de pouvoir rejoindre les Forces françaises libres à Londres en août 1941. Après la Libération, il rejoindra Action, un hebdomadaire progressiste qui regroupe des journalistes, des écrivains résistants. Dans les années cinquante, il perpétue dans l’Huma, la tradition de Steinlein et de Daumier, qu’il considérait comme son maître. Dessinateur éditorialiste, il frappait juste, éclairant les campagnes pour la paix au Vietnam, la libération d’Henri Martin, contre l’exécution des Rosenberg, injustement condamnés à la chaise électrique sous la fausse accusation de trahison des secrets atomiques américains, contre la guerre d’Algérie… Mittel quitta l’Humanité en 1958. Après la tempête provoquée par les révélations sur les crimes du pouvoir stalinien et l’intervention en Hongrie. Il signe désormais TIM, inversant son nom, sans retourner sa plume, participant dans l’Express à la campagne contre la guerre d’Algérie. Il publiera le premier dessin de la une du Monde après la guerre des Six Jours, en juin 1967. Une réponse cinglante à la formule du général De Gaulle : " Le peuple juif, sûr de lui et dominateur. " Le général sera le sujet principal d’un livre décapant édité chez Orban sur la politique du général (et de son entourage), qui l’avait décoré de la croix de guerre à Londres. Aucun homme du pouvoir ne sera épargné, Giscard, Pompidou, Chirac (lorsqu’il poussa Jacques Chaban-Delmas par-dessus bord du parti gaulliste), Nixon, Mao… Journaliste et artiste, tel qu’il se décrivait dans son autobiographie, l’Autocaricature (chez Stock), Louis Mittelberg pétrissait aussi l’argile, sculptait. Son bureau à l’Express était couvert de personnages à la Daumier. Auteur d’une statue du capitaine Dreyfus commandée par Jack Lang, les chefs de l’armée en refusèrent l’installation devant l’École militaire. Ce bronze a été placé dans les jardins du Luxembourg. Sur ce demi-siècle passé, son ouvre, toute son ouvre, mérite l’exposition d’un talent reconnu dans le monde entier. Jacques Coubard.